LES MEILLEURES COMMUNICATIONS 2016 SELECTIONNEES PAR L’AFC
EN PARTENARIAT AVEC LE BRITISH JOURNAL OF SURGERY

 

L’AFC en partenariat avec le British Journal of Surgery ont sélectionné les 5 meilleures communications 2016 en chirurgie digestive.

COMMUNICATION 1
QUELLE EST LA RÉALITÉ DU SUIVI MÉDICAL APRÈS CHIRURGIE BARIATRIQUE:
RÉSULTATS À 5 ANS DE LA BASE DE DONNÉES SNIIRAM


J. Thereaux 1, T. Lesuffleur 2, S. Czernichow 3, M. Paita 2, A. Basdevant 4, S. Msika 5, D. Nocca 6, B. Millat 7, A. Fagot-Campagna 7.

CHRU Brest - Service de chirurgie digestive - Caisse Nationale Assurance Maladie - Département Etude sur les Pathologies et les Patients - Brest (France), 2Caisse Nationale Assurance Maladie - Département Etude sur les Pathologies et les Patients - Paris (France), 3CHU Ambroise Paré - Service de nutrition - Boulogne-Billancourt (France), 4CHU Pitié Salpetrière - Service de Nutrition - Paris (France), 5CHU Louis Mourier - Service de chirurgie digestive - Colombes (France), 6CHU Montpellier - Service de chirurgie digestive - Montpellier (France), 7CHU Montpellier - Service de chirurgie digestive - Caisse Nationale Assurance Maladie - Montpellier (France).

 

Résumé

Environ 500 000 patients auront été opérés en France en 2017 d’une chirurgie bariatrique (16 000 en 2009). Le recours aux médecins généralistes est une piste d’amélioration du suivi (car le suivi ambulatoire et hospitalier est insuffisant)

En accord avec les recommandations nationales, tout patient opéré d’une chirurgie bariatrique (CB) doit être suivi annuellement à vie. Le but de notre étude était d’évaluer sur une cohorte nationale le suivi médical dans les 5 ans qui suivent une CB.

 

Méthode

Les actes de CB de première intention réalisés en 2009 et le recours aux soins de ces patients entre 2009 et 2014 ont été extraits du système national d’information inter-régime d’assurance maladie (SNIIRAM).

 

Résultats

En 2009, 16.620 patients ont bénéficié d’une CB de première intention, la majorité d’un anneau gastrique (37%), 29% d’un bypass et 22% d’une sleeve. Dans l’ensemble, 6,5% avaient eu au moins un remboursement de fer chacune des 5 années de suivi, 2,8% de calcium, 10,3% vitamine D, 12% au moins une visite avec un chirurgien, 3% avec un nutritionniste/endocrinologue et 71% avec un médecin généraliste (MG). Les contacts avec les MG restaient fréquents mais avaient un peu diminué entre la 1ere et la 5ème année; 93% versus 83% ont eu au moins une consultation (p<0,001) avec une moyenne de consultations par an de 7 versus 6. En analyse multivariée, le sexe masculin, un âge jeune et un mauvais suivi à 1 an étaient des facteurs prédictifs de mauvais suivi à 5 ans.

 

Conclusion

Le suivi ambulatoire et hospitalier après CB est insuffisant même après chirurgie malabsorptive. Avec plus de 500.000 patients opérés en France dès 2017, le recours aux MG pourrait être une des pistes d’amélioration de ce suivi.

 

COMMUNICATION 2
AMÉLIORATION DE LA SURVIE APRÈS CHIRURGIE DANS LE TRAITEMENT DES RÉCIDIVES LOCALES ET À DISTANCE DES CORTICOSURRÉNALOMES MALINS. ETUDE RÉTROSPECTIVE MULTICENTRIQUE FRANÇAISE

 

G. Simon 1, F. Pattou 2, E. Mirallié 1, J.C. Lifante 3, L. De Calan 4, N. Laplace 3, L. Brunaud 5, R. Caiazzo 2, C. Blanchard 1.

1Clinique de Chirurgie Digestive et Endocrinienne (CCDE), Institut des Maladies de l’Appareil Digestif (IMAD), CHU Nantes - Nantes (France), 2Chirurgie Générale et Endocrinienne, CHU Lille, France - Lille (France), 3Service de Chirurgie Endocrinienne et Générale, CHU Lyon - Lyon (France), 4Service de Chirurgie Digestive Endocrinienne et Bariatrique, et Transplantation hépatique, CHU Tours - Tours (France), 5Service de Chirurgie Digestive, Hépatobiliaire, Pancréatique, Endocrinienne et Cancérologique, CHU Nancy - Nancy (France).

 

Résumé

La chirurgie des récidives des corticosurrénalomes malins améliore la survie des patients

 

Les corticosurrénalomes (CS) sont des tumeurs rares avec un taux élevé de récidives, un taux de survie à 5 ans faible, et des traitements complémentaires peu efficaces. Le but de cette étude était d’évaluer l’impact de la chirurgie des récidives sur la survie des patients.

 

Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective, multicentrique portant sur les patients suivis pour une récidive de CS. La survie globale, sans récidive et le délai d’apparition de la récidive ont été mesurés. Des analyses univariée et multivariée ont été réalisées. Le seuil de significativité était p ≤ 0.05.

 

Résultats : 59 patients ont été inclus dont 46 R0. 29 patients ont été opérés de leur récidive et 30 ont eu des traitements médicaux seuls. Les patients opérés avaient une médiane de survie après récidive significativement meilleure que les patients non opérés (91 mois vs 15 mois, p <0,001). Chez les patients non opérés, les différents types de stratégies n'avaient pas d'impact sur la survie. En analyses univariée et multivariée, la prise en charge chirurgicale des récidives (p=0,037) et l’intervalle entre la chirurgie initiale et le diagnostic de récidive > à 12 mois (p=0,045) étaient des facteurs pronostiques d’amélioration de survie.

 

Conclusion : La chirurgie des récidives des CS améliore la survie chez des patients sélectionnés. Cette stratégie doit être proposée aux patients dont le site de récidive est résécable et dont le délai entre la prise en charge de la tumeur primitive et la récidive est de plus de 12 mois.

 

COMMUNICATION 3

LE PROFIL D'EXPRESSION GÉNIQUE PRÉOPÉRATOIRE: UN OUTIL NÉCESSAIRE POUR MIEUX SÉLECTIONNER LES PATIENTS AVANT TRAITEMENT CHIRURGICAL DU CANCER DU PANCRÉAS.

 

J. Garnier 1, B. Bian 2, V. Moutardier 3, O. Turrini 1, J.R. Delpero 1, M. Gasmi 3, M. Gilabert 1, J.M. Boher 1, J. Iovanna 2, N. Dusetti 2.

1Institut Paoli Calmettes - Marseille (France), 2Inserm U1068 - Marseille (France), 3Hôpital Nord - Marseille (France).

 

Résumé

L’unique traitement curatif du cancer du pancréas est la chirurgie mais seuls 20% des patients y sont éligibles. L’agressivité de la tumeur en lien avec une signature génétique serait corrélée directement la survie.

Si l’unique traitement curatif du cancer du pancréas reste la chirurgie, seule une faible proportion des patients (20%) y est éligible, du fait d’un diagnostic tardif et du caractère avancé de la maladie. De plus, avec une chimiosensibilité médiocre, liée à un stroma desmoplastique, une faible vascularisation tumorale, et une forte hétérogénéité inter et intra tumorale, il est actuellement très difficile de pouvoir pronostiquer de façon fiable la survie au moment du diagnostic quel que soit le stade de la maladie.

 

Méthode : A partir du projet PaCaOmics regroupant 3 centres Hospitalo-Universitaires de la région de Marseille (Institut Paoli Calmettes, Hôpital Nord, Hôpital Timone) nous avons étudié le transcriptome (puces Affymetrix) de 55 tumeurs sous forme de xénogreffes chez des souris immunodéficiences. Afin d’avoir une population la plus représentative possible, le matériel tumoral provient de pièce opératoire ou de biopsie réalisée sous échoendoscopie chez les patients non opérés.

 

Résultats : L’étude comparative du transcriptome fait ressortir une liste restreinte de gènes en lien avec l’agressivité biologique  influençant la survie des patients opérés et non opérés. Par ailleurs, il n’a pas été retrouvé de différence significative sur les caractéristiques cliniques, le stade tumoral, le traitement ou les données anatomopathologiques permettant d’expliquer ces écarts de survie.

 

Conclusion : Nous avons établi une « anatomopathologie moléculaire » associée à la survie dans l’adénocarcinome du pancréas, quel que soit le stade de la maladie. Mieux que les caractéristiques tumorales ou anatomopathologiques, elle permet de prédire l’agressivité tumorale intrinsèque.

 

COMMUNICATION 4
 

INTÉRÊT DU SCANNER ABDOMINO-PELVIEN PRÉOPÉRATOIRE POUR PRÉVOIR UNE NÉCROSE DE PLASTIE APRÈS OESOPHAGECTOMIE POUR CANCER

 

P. Lainas 1, D. Fuks 1, S. Gaujoux 2, Z. Machroub 3, A. Fregeville 4, T. Perniceni 1, F. Mal 1, B. Dousset 2, B. Gayet 1.

1Département de Pathologie Digestive, Institut Montsouris - Paris (France), 2Service de Chirurgie Digestive, Hôpital Cochin - Paris (France), 3Service de Réanimation Chirurgicale, Hôpital Cochin - Paris (France), 4Département de Radiologie, Institut Montsouris - Paris (France).

 

Résumé

La nécrose de plastie est une complication redoutée après l’exérèse de l’œsophage. Cette étude montre que cette complication est due à des sténoses prééxistantes artérielles au niveau du tronc coeliaque (branche de l’Aorte).

 

La nécrose de plastie (NP) est une complication redoutée après oesophagectomie, entrainant un taux élevé de morbi-mortalité postopératoire. Notre but a été d’évaluer l’impact de la sténose du tronc cœliaque (STC) sur la morbi-mortalité après oesophagectomie pour cancer.

 

Méthode : Entre 2004 et 2014, 481 patients consécutifs opérés d’une oesophagectomie selon Lewis-Santy pour cancer des tiers moyen et inférieur de l’œsophage ont été inclus dans l’étude. Tous les patients ont eu un scanner abdomino-pelvien préopératoire afin de détecter une STC. Le tronc cœliaque a été classifié comme : i) normal, ii) présentant une sténose extrinsèque par présence d’un ligament arqué médian (LAM), iii) présentant une sténose intrinsèque liée à une athéromatose.

 

Résultats. Dix patients (2.1%) ont développé une NP en post-opératoire (groupe NP). L’évaluation scanographique préopératoire du tronc cœliaque a révélé une artère strictement normale chez 439 patients (93.2%) du groupe non-NP et chez un patient du groupe NP (10%) (p<0.0001). Une STC extrinsèque par un LAM existait chez deux (0.4%) patients du groupe non-NP et 5 (50%) du groupe NP (p<0.0001). Une STC intrinsèque dû à une athéromatose était présente chez 11 (2.3%) et 8 (80%) patients non-NP et NP, respectivement (p<0.0001). Une seule et fine artère gastrique gauche existait chez 5 (50%) et 8 (1.6%) patients NP et non-NP, respectivement (p<0.0001).

 

Conclusion : Cette étude montre que la NP post-oesophagectomie pour cancer est principalement due à des sténoses préexistantes du tronc cœliaque. Ces sténoses peuvent être détectées en préopératoire sur un scanner et doivent être traitées avant une oesophagectomie.

 

COMMUNICATION 5
MORBIMORTALITÉ OPÉRATOIRE DES CANCERS DU RECTUM TRAITÉS PAR RÉSECTION TOTALE DU MÉSORECTUM APRÈS RADIOTHÉRAPIE COURTE (25GY) : CHIRURGIE IMMÉDIATE VERSUS CHIRURGIE DIFFÉRÉE

 

K. Cherchar 1, M.W. Boubnider 1, M. Hamed Abdelouahab 2, H. Ait Kaci 3, M. Kheloufi 1, C. Bouzid 1, S. Oukrif 2, N. Terki 3, K. Bentabak 1.

11-Service de Chirurgie Oncologique A EHS Pierre et Marie Curie - Alger (Algérie), 22-Service Oncologie Radiothérapie EHS Pierre et Marie Curie - Alger (Algérie), 33-Service Anatomie pathologique EHS Pierre et Marie Curie - Alger (Algérie).

 

Résumé

La radiochimiothérapie courte suivie d’une chirurgie différée est une alternative sure sans augmenter la morbimortalité opératoire dans la prise en charge des cancers du rectum. Elle permet même d’obtenir dans certains cas des réponses histologiques complètes.

Il s’agit d’évaluer la morbimortalité opératoire en retardant la chirurgie à 6-8 semaines après une radiothérapie courte (RTC) 25Gy en 5 fractions par rapport à une chirurgie immédiate, et étudier la résécabilité R0, l’effet downstaging de la chirurgie différée par rapport à la chirurgie immédiate.

 

Méthode : Etude prospective randomisée à deux bras unicentrique. De juillet 2010 à septembre 2013, 250 patients présentant un adénocarcinome du rectum ont été répartis en deux groupes pour subir une RTC suivie d’une chirurgie immédiate (groupe A) et une RTC suivie d’une chirurgie différée (groupe B).
Résultats : La mortalité postopératoire était de 4.7% (n = 6) pour le groupe A vs 0.8% (n = 1) pour le groupe B (NS). La morbidité globale selon Clavien Dindo était de 32.8% (n = 42) pour le groupe A vs 23.6% (n = 29) pour le groupe B (NS). La résection était de type R0 dans 80% (n = 100) pour le groupe A vs 90% (n = 108) pour le groupe B (p = 0.03). Un downstaging (ypT0-T2N0M0) a été observé dans 26.7%   (n = 32) pour le groupe A et 13.6% (n = 17) pour le groupe B (p=0.001). Des réponses histologiques complètes ont été observées dans 7.5% des cas (n = 9) uniquement après chirurgie différé (p =0.006)

 

Conclusion : La RTC suivie d’une chirurgie différée est une alternative sure, elle n’augmente pas la morbimortalité opératoire ; elle permet d’obtenir un downstaging, et dans certains cas des réponses histologiques complètes.

© HOPSCOTCH CONGRÈS

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