O5Le moment de programmation d’une intervention lourde est une variable du résultat carcinologique : analyse de la proctectomie minimalement invasiv

SFCD
R. Lupinacci 1,*, A. Sezeur 1, N. Goasguen 1, O. Oberlin 1, J.F. Fléjou 2, A. Valverde 1.
1Service de Chirurgie Digestive, GHDCSS - Paris (France), 2Hôpital Saint Antoine - Paris (France)

*Auteur(s) correspondant(s).
Adresse email : rmlupinacci@gmail.com (R.Lupinacci)
But du travail

Evaluer l’influence de la programmation sur les résultats carcinologiques de la proctectomie par abord minimalement invasif.


Méthodes

Analyse retrospective consécutive d’une série unicentrique de proctectomies avec préservation sphinctérienne réalisées par abord minimalement invasif.  Les données démographiques et le taux de complications à <J30 ont été colligées. L’analyse des marges chirurgicales a été réalisée sur pièce fraiche. Les marges distales et circonférentielles ont été considérées envahies si ≤ 1mm. L’intégrité du mesorectum a été évaluée selon la classification de Quircke. Le moment de l’intervention a été analysé en fonction du mois (juillet/août), du jour de la semaine (vendredi) et du moment de la journée (matin ou AM).  


Résultats

137 résections rectales avec préservation sphinctérienne ont été réalisées :14 pendant la période estivale (juillet/août), et 7 patients ont été opérés un vendredi. 99 patients ont été opérés le matin (<13h00) et 38 l’après-midi (AM). En analyse univariée, aucune différence de résultat (peropératoire ou carcinologique) n’a été identifié en fonction du mois ou du jour de la semaine. Cependant, les chirurgies réalisées le matin ont été associées à un taux plus élevé de mesorectum complet, ce qui a été confirmé en analyse multivariée (OR 0.22 ; IC95% 0.069-0.712).


Conclusions

Le développement de la chirurgie ambulatoire répond aux nombreux enjeux de santé publique et pose le problème de son organisation au sein des programmes opératoires. L’augmentation du volume de procédures ambulatoires peut repousser la réalisation de chirurgies « lourdes » comme la proctectomie en fin de programme. La qualité d’exérèse du mesorectum étant directement corrélée à la survie sans récidive et à la survie globale, notre étude montre pour la première fois que le moment de la chirurgie peut représenter une perte de chance pour le patient. Ces résultats doivent être confirmés par études prospectives afin de valider la programmation mixte de chirurgies ambulatoires et lourdes.